Il y a parfois dans notre parcours des collisions inévitables ...Des rencontres qu'on ne peut que rater. Des gâchis programmés ... Des blessures qu'on ne peut ignorer ou faire semblant de ne pas voir. Il se peut que tout est d'ordre mental qu'au fond ce n'est que notre imagination qui nous joue des tours ...Que ce ne sont que des peintures qu'on invente et qu'on attends oubliant que c'est notre propre création , l’œuvre de notre imaginaire .
J'aime beaucoup ce passage de Paulo Coelho:
"Il est tellement important de laisser certaines choses disparaître. De s'en défaire, de s'en libérer. Il faut comprendre que personne ne joue avec des cartes truquées. Parfois on gagne, parfois on perd.
N'attendez pas que l'on vous rende quelque chose, n'attendez pas que l'on comprenne votre amour. Vous devez clore des cycles, non par fierté, par orgueil ou par incapacité, mais simplement parce que ce qui précède n'a plus sa place dans votre vie.
Faites le ménage, secouez la poussière, fermez la porte, changez de disque. Cessez d’être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes."
J'ai adoré ce passage de Michaux parlant de la connaissance ....
"Quand un cheval, pour la première fois, voit un singe, il l'observe. Il voit que le singe arrache les fleurs des arbustes,il les arrache méchamment [...] il voit que le singe mord les faibles . Il le voit gambader et jouer.
Alors le cheval se fait une idée du singe. Il s'en fait une idée circonstanciée et il voit que, lui, cheval, est un tout autre être.
Le singe , encore plus vite , remarque toutes les caractéristiques du cheval qui le rendent non seulement incapable de se suspendre aux branches des arbres , de tenir une banane entre ses pattes , mais en général incapable de faire toutes ces actions attrayantes que les singes savent faire.
Tel est le premier stade de la connaissance . Mais dans la suite, ils se rencontrent avec un certain plaisir. Un cheval peut se sentir vivre beaucoup plus avec un singe qu'avec une dizaine de chevaux. Mais souvent la connaissance ne progresse pas avec le temps . On passe sur les différences . On s'en arrange .On s'entend .
On s'arrange. On s'entend ...
Dans toute rencontre, c'est un peu ce qui se passe entre ce singe et ce cheval ....Chacun regarde l’autre, l'observe et se croit meilleur...Une fois ce stage dépassé, dans la suite vient la rencontre puis la mort de ce qui nous à séduit au départ...Laissant un vide insurmontable.
Avec du temps, on s’habitue, on comprend . On se dit qu'il y a des collisions inévitables ; qu'on devait vivre et sentir la magie.
Une dernière citation de William Blake que j'ai adopté pour la vie et la mort ... Qui résume tant d'émotions et tant de mots qui me boudent pour le moment ...en attendant une complicité prochaine ... Je vous récite ceci :
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et défile vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie. Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à mes côtés me dit :
"Il est parti."
— Parti vers où ?
— Il n’est tout simplement plus présent à mon regard, c’est tout !
Son mât est toujours aussi haut. Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine . Sa disparition totale de ma vue est en moi , pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un près de moi dit :
“Il est parti !”, il y en a d’autres qui , le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux , s’exclament avec joie : “Le voilà !”. C’est ça, la mort... »