C'est si difficile d'aimer un autre que soi...Il y a tant de complexités qui empêchent tout amour. Aimer un autre est plein de risques ... c'est un peu mourir en soi pour faire vivre un autre. En aimant l'autre je donne de moi , de mon temps et de ce qui m'est plus cher dans la vie ...En aimant un autre , je cède ma vie et tout ce qui vit en moi de plus beau. En aimant un autre je donne sans jamais rien attendre ...donner est ma plus grande joie .
Ce soir ; j'aimerais vs parler d'un livre qui à été l'ouvrage clé dans ma thèse. Un livre de Erich Fromm : L'art d’aimer. J'ai du travailler dur pour analyser chacun de ses chapitres.
Je vais vs présenter le livre puis partager avec vous quelques extraits que j'ai bcp aimé dans le temps ...
Ce livre est sans doute le plus beau cadeau que nous a laissé Fromm. Dans cet ouvrage remarquable, FROMM traite de l’amour à la fois comme le comprend l’homme de la rue et le savant.
L’homme devant le sentiment de solitude qu’il éprouve, ne dispose que d’un seul moyen pour s’insérer dans le monde: l’amour. Celui qui existe entre parents et enfants, entre hommes et femmes, frères et sœurs, amis et amies, et même créateur et créatures… Face à une civilisation où chacun ne vaut qu’en fonction de ses facultés de production, où les échanges entre les individus ne se limitent le plus souvent qu’à des rapports d’équité ou de troc, l’amour représente l’ultime possibilité, pour l’être humain, de se réaliser dans son autonomie.
Quelques extraits ....
“Si deux personnes qui sont étrangères, comme nous le sommes tous, laissent soudainement s’abattre le mur qui les séparait, et se sentent proches, se sentent une, ce moment d’unicité est une des expériences les plus vivifiantes et les plus émouvantes de la vie. Il est d’autant plus merveilleux et miraculeux pour les personnes qui ont vécu séparées, isolées, sans amour.
Ce miracle de soudaine intimité est souvent facilité s’il s’associe à, ou est suscité par l’attraction et la consommation sexuelle.
Cependant, de par sa nature même, ce type d’amour n’est pas durable. Les deux personnes s’accoutument l’une à l’autre, leur intimité perd de plus en plus son caractère miraculeux, jusqu’à ce que leur antagonisme, leurs déceptions, leur ennui mutuel, tuent ce qui a pu subsister de l’émoi initial. Mais voila, au début elles ne se doutent de rien: elles prennent en effet l’intensité de l’engouement, cet état d’être «fou» l’un de l’autre, pour une preuve de l’intensité de leur amour, alors que cela ne fait que révéler le degré de leur solitude antérieure.”Page 18
Que donne un être à un autre?
Il donne de lui-même, de ce qu’il a de plus précieux, il donne de sa vie. Il donne de ce qui est vivant en lui ; il donne de sa joie, de son intérêt, de sa compréhension, de son savoir, de son humeur, de sa tristesse bref, de tout ce qui exprime et manifeste ce qui vit en lui.
En donnant ainsi de sa vie, il enrichit l’autre, il en rehausse le sens de la vitalité en même temps qu’il rehausse le sien propre. Il ne donne pas dans l’intention de recevoir, car le don constitue comme tel une joie exquise.
L’amour est une activité, non un affect passif; il est un «prendre part à», et non un «se laisser prendre». (…) l’amour consiste essentiellement à donner, non à recevoir. (…) Le malentendu le plus courant est de croire que donner, c’est abandonner quelque chose, se priver de, renoncer. (…) Les gens à orientation non-productive ressentent le don comme un appauvrissement.” Page 39
“Les gens pensent qu’il est simple d’aimer, mais qu’il est difficile de découvrir le bon objet à aimer ou qui les aimera.” Page 16
L'homme cet être jamais satisfait ...
L’homme est doué de raison; il est vie consciente d’elle-même; il a conscience de lui-même, de son semblable, de son passé, et des possibilités de son avenir. Cette conscience de lui-même comme entité séparée, la conscience de la brièveté de sa propre vie, du fait qu’il a été engendré sans sa volonté et qu’il meurt contre sa volonté, qu’il mourra avant ceux qu’il aime ou eux avant lui, la conscience de sa solitude et de sa séparation, de son impuissance devant les forces de la nature et de la société, tout ceci fait de son existence séparée, désunie, une prison insupportable.”
Page 24